La discrimination positive au travail, est une pratique visant à favoriser certains groupes de personnes désavantagés, afin de promouvoir l’égalité des chances et la diversité au sein de l’entreprise. Ces mesures sont souvent mises en place pour compenser les inégalités en matière d’emploi et pour garantir une représentation plus équitable au sein de l’entreprise. Les politiques de discrimination positive sont source de débats, car le candidat n’est plus seulement sélectionné pour son mérite, mais pour répondre à certains critères.

Les fondements de la discrimination positive

Définition de la discrimination positive

La discrimination positive permet de favoriser l’employabilité des groupes de personnes que l’on juge désavantagées.¹ Ces groupes peuvent comprendre les personnes en situation de handicap, les femmes, les personnes de couleur ou encore les personnes homosexuelles.

Objectifs de la discrimination positive

La discrimination positive vise à atteindre plusieurs objectifs. Tout d’abord, elle vise à favoriser l’inclusion et la diversité en offrant les mêmes opportunités à tous. En favorisant l’employabilité et l’évolution professionnelle aux groupes discriminés, elle contribue à réduire les inégalités et promeut l’égalité des chances.

Exemples de discrimination positive au travail

Quotas

Ils consistent à établir des quotas pour l’embauche de personnes issues de groupes sous-représentés, comme les femmes, les minorités ethniques, les personnes en situation de handicap, etc.

Programmes de mentorat

La mise en place de programmes spécifiques de formation et de mentorat pour les employés issus de groupes défavorisés afin de leur offrir des opportunités d’évolution professionnelle.

Préférence à l’embauche

Dans certains cas, donner une préférence à un candidat issu d’un groupe sous-représenté lorsque les qualifications et compétences des candidats sont équivalentes.

Législation et réglementation en vigueur

La législation française reconnaît et sanctionne 25 critères de discrimination, inscrits dans le Code Pénal et le Code du Travail. Cependant, la discrimination positive est autorisée dans certains cas, notamment en faveur des travailleurs handicapés. La loi du 10 juillet 1987 impose aux établissements de plus de 20 salariés d’employer au moins 6% de travailleurs handicapés. Le but est de favoriser leur inclusion dans le milieu professionnel.

La loi du 17 décembre 2008 oblige les entreprises privées de plus de 50 salariés à mettre en place un plan d’action pour les seniors.

Des mesures ont également été mises en place pour réduire les inégalités hommes-femmes. Notamment la loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 qui a pour objectif d’éviter les différences de rémunération dans les entreprises. C’est pourquoi chaque année, les entreprises d’au moins 50 salariés doivent calculer et publier leur index d’égalité femmes-hommes.

Ces mesures législatives témoignent de l’engagement de la France pour l’égalité des chances et la lutte contre les discriminations. En effet, elles garantissent un monde professionnel plus inclusif et équitable pour tous.

Avantages de la discrimination positive au travail

Promotion de la diversité et de l’inclusion

La discrimination positive favorise la diversité et encourage la présence des groupes discriminés dans le milieu professionnel. Cette culture d’inclusion favorise un environnement de travail où chacun se sent valorisé et respecté.

Stimulation de la créativité

La discrimination positive peut stimuler l’innovation. En encourageant la participation active de ces groupes sous-représentés, la discrimination positive favorise une plus grande diversité de pensées. Elle peut conduire à des idées nouvelles et novatrices.

Réduction des inégalités

La discrimination positive aide à réduire les inégalités sur le marché du travail. En effet,  elle accorde des avantages aux groupes désavantagés. De ce fait, elle permet de combler le fossé entre les opportunités offertes aux différents groupes. Cette politique permet ainsi de promouvoir une plus grande équité en offrant une égalité des chances à tous.

Limites et critiques de la discrimination positive au travail

Risque de stigmatisation et d’injustice

Le risque de stigmatisation est l’une des principales limites de la discrimination positive. Certaines personnes considèrent que le fait d’accorder des avantages à certains groupes en raison de leurs différences est une forme d’injustice et de favoritisme.

Cette perception peut générer des conflits au sein d’une entreprise, en créant des tensions entre les employés. De plus, certains employés issus de groupes faisant l’objet d’une discrimination positive peuvent ressentir une pression supplémentaire pour prouver leurs compétences. Cette pression peut engendrer du stress et une compétition malsaine. Parallèlement, d’autres employés peuvent se sentir mis à l’écart ou exclus en raison de leur appartenance à un autre groupe. Cela peut nuire à la cohésion et à l’harmonie au sein de l’entreprise.

Le risque de nouvelles discriminations

La discrimination positive peut conduire à des discriminations envers des personnes qui n’appartiennent pas à des groupes favorisés. Cette situation peut créer une nouvelle forme de frustration et perpétue ainsi les problèmes liés aux inégalités.

Il est important de reconnaître que l’objectif de la discrimination positive est de corriger les déséquilibres existants. Cependant, il faut également veiller à ce que cela ne crée pas de nouvelles formes d’injustice. La finalité est de parvenir à un système où chaque individu a une chance de réussir, sans tenir compte de son appartenance à un groupe spécifique.

Bien que la discrimination positive vise à rétablir l’égalité des chances et à promouvoir la diversité, elle soulève des débats importants car elle peut susciter un sentiment d’injustice chez les personnes non ciblées par ces mesures et mener à une stigmatisation des bénéficiaires.

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¹ « Qu’est-ce que la “discrimination positive” ? », inegalites.fr, juillet 2021

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