Au travail, il arrive qu’un membre du personnel soit amené à accompagner un proche en perte d’autonomie ou en situation de handicap. En tant qu’entreprise ou responsable RH, il est important de s’informer pour proposer un soutien bienveillant et adapté à la situation. Les salariés et salariées aidants, bien que faisant souvent preuve de discrétion sur leur situation, font face à une charge mentale et physique importante qui peut impacter leur engagement professionnel. Cet article décrypte les dispositifs existants et les actions concrètes à mettre en œuvre en entreprise pour leur donner du temps et leur offrir un soutien.

Proche aidant : définition et enjeux

Un proche aidant est une personne qui accompagne un proche en perte d’autonomie en raison de l’âge, d’une maladie ou d’un handicap, de manière régulière et à titre non professionnel. En France, cette situation concerne environ 11 millions de personnes, soit un Français sur six. Parmi eux, 60 % des aidants sont des femmes¹, 61 % exercent une activité professionnelle, et 44 % rencontrent des difficultés à concilier leur rôle d’aidant avec leur travail¹. Pour une entreprise, soutenir ses personnels aidants, c’est adopter une approche inclusive et responsable, en valorisant chacun, quelles que soient ses contraintes personnelles.

Statut et droits des proches aidants

Le cadre légal du statut de proche aidant s’est renforcé ces dernières années, avec plusieurs lois successives. Tout d’abord, la loi n°2015-1776 du 28 décembre 2015 a instauré ce statut, tandis que la loi n°2019-485 du 23 mai 2019 a renforcé la reconnaissance des droits des aidants salariés. La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2020 a introduit l’indemnisation du congé de proche aidant à partir du 30 septembre 2020. En 2022, cette même loi a élargi l’accès au congé en supprimant la notion de « particulière gravité » du handicap ou de la perte d’autonomie. Depuis mars 2023, ce droit est également accessible aux personnes salariées du particulier employeur et aux personnes assistantes maternelles de droit privé.

Les difficultés rencontrées par les salariés et salariées aidants

Les salariés et salariées aidants font face à de nombreuses difficultés pour concilier leur activité professionnelle et leur rôle d’aidant. Leur double engagement peut entraîner une fatigue physique et mentale importante, pouvant aller jusqu’à l’épuisement. Le stress et l’anxiété sont également fréquents, alimentés par la peur de ne pas être assez présent ou de ne pas apporter une aide suffisante. Par ailleurs, la charge d’aidant peut conduire à un isolement social et professionnel, qui réduit les interactions avec l’entourage. Enfin, le manque de temps et de flexibilité peut engendrer un risque de désengagement professionnel.

Les actions possibles pour accompagner les salariés et salariées aidants

Développer une communication bienveillante

Pour accompagner les salariés et salariées aidants, il est recommandé de mettre en place une communication bienveillante au sein de l’entreprise. Pour cela, vous pouvez commencer par sensibiliser les équipes RH et les managers aux enjeux des aidants à travers des formations ou des ateliers afin de leur permettre de mieux comprendre la situation et les besoins des personnels aidants. Vous pouvez aussi encourager le dialogue en organisant des moments d’échange dédiés, comme des réunions de sensibilisation, la mise en place d’un guide du personnel aidant ou des enquêtes internes sur la qualité de vie au travail. Une bonne connaissance des difficultés rencontrées par les salariés et salariées aidants permet d’éviter un sentiment d’injustice parmi les autres membres du personnel lorsque des aménagements spécifiques sont proposés.

Offrir plus de flexibilité organisationnelle

Les entreprises peuvent offrir une plus grande flexibilité organisationnelle. Cela peut passer par l’aménagement des horaires de travail afin de permettre de mieux concilier les obligations personnelles et professionnelles. Le recours au télétravail constitue également une aide précieuse, en permettant de réduire les déplacements. Par ailleurs, faciliter le fractionnement du congé de proche aidant ou adapter leur temps de travail, par exemple en proposant un temps partiel, permet aux aidants de mieux gérer leur engagement auprès de leur proche tout en maintenant une activité professionnelle.

Soutenir financièrement les membres du personnel aidants

Le soutien financier aux salariés et salariées aidants peut prendre différentes formes. Tout d’abord, vous pouvez mettre à disposition des CESU préfinancés afin de financer des aides à domicile et ainsi faciliter leur quotidien. La possibilité de dons de congés entre collègues est également une mesure solidaire qui leur offre du temps supplémentaire. Certaines entreprises proposent de convertir le 13ᵉ mois de salaire en jours de congé ou encore de compléter l’indemnisation du congé de proche aidant. Enfin, abonder le Compte Épargne Temps permet aux aidants de bénéficier de jours supplémentaires pour accompagner leur proche.

Les salariés et salariées aidants demandent une attention particulière de la part des entreprises et des ressources humaines pour améliorer leur bien-être et maintenir leur engagement professionnel. Les actions à mettre en place peuvent être simples : adapter les horaires, faciliter l’accès au congé de proche aidant, organiser des temps d’échange… Chaque entreprise, en fonction de ses moyens, peut contribuer à alléger le quotidien de ses collaborateurs et collaboratrices aidants.

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Sources : 

¹ Guide ministériel du proche aidant, Diversité et égalité professionnelle, Ministère de l’économie, des finances et de la relance, octobre 2021.

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